Charline Picon et Sarah Steyaert dévoilent leur ressenti

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En duo depuis peu à bord de leur voilier, catégorie 49e FX, les Charentaises-Maritimes Charline Picon et Sarah Steyaert ont réussi l’exploit de rapporter une médaille de bronze des Jeux olympiques de Paris 2024.

Si Charline devient ainsi la sportive au plus grand palmarès olympique de toute l’histoire de la voile française (médaillée d'or aux JO de 2016 à Rio de Janeiro puis d'argent aux JO de 2021 à Tokyo, les deux en planche à voile), elle le doit en partie à Sarah qui a su transmettre une partie de son expertise de la discipline à sa coéquipière.

Les deux seront célébrées comme il se doit samedi 31 août, entre 16 heures et 18 heures, dans le chenal et sur les quais du Vieux-Port de La Rochelle.

Comment expliquez-vous que ce duo ait si bien fonctionné ?

Sarah : Malgré une préparation compliquée, le temps d’adaptation nécessaire pour Charline qui devait tout apprendre de cette catégorie 49e FX et le fait que j’avais cessé la compétition pendant cinq années, on a vite acquis une ultra-confiance en nous et on a su s’entourer d’une équipe très efficace. Et puis, en mars dernier, nous avons fait un état des lieux des points à améliorer pour pouvoir être les plus compétitives possibles lors de ces JO.

Charline : D’abord, le challenge fou d’être sélectionnées pour participer à ces JO nous a transcendées. Ensuite, pour cette discipline que je ne connaissais pas du tout, les premiers progrès que j’ai pu faire pour mieux maîtriser le bateau nous ont donné de chouettes sensations à toutes les deux. Et puis, comme nous étions de plus en plus coordonnées au fil des navigations, la cohésion s’est également faite comme cela. De plus, Sarah m’a transmis sa perception de certains gestes techniques et les techniciens qui nous ont assistées ont parfait notre entente.

À quels moments avez-vous senti que vous pourriez monter sur le podium ?

Sarah : Lors des compétitions précédant les Jeux Olympiques, nous sommes montées en puissance en termes de résultats, avec notamment une 6ème place aux championnats d’Europe 2023. Nous réalisions de belles manches, sentions l’étendue de nos capacités mais nous ne parvenions pas à être régulières sur l’ensemble d’une épreuve. Aidées par une grosse préparation mentale, nous avons eu une envie de médaille de plus en plus omniprésente. Pendant les JO où nous avons toujours été potentiellement sur le podium lors des différentes manches, je ne pensais pas à la possibilité d’être médaillée mais, chaque jour, à ce qu’il fallait faire sur l’eau pour que nous soyons toujours plus performantes.

Charline : Nous nous sommes toujours répétées que nous avions nos chances de décrocher une médaille, même si nous avons eu du mal à être régulières sur une semaine entière de compétition et que nous savions que nous avions besoin de certaines conditions de vent pour être performantes. Quand nous avons fait 6èmes aux championnats d’Europe 2023, une place qui nous assurait pratiquement d’être sélectionnées, nous étions gonflées à bloc. De plus, au moment des manches de cette olympiade, nous étions au top de notre collaboration. Franchement, vu l’importance du pari que nous nous étions lancées et la probabilité très faible d’y arriver, cette médaille a été un très grand bonheur pour moi, j’en ai rugi en coupant la ligne d’arrivée finale. Je ne réalise pas encore vraiment que j’ai pu remporter trois médailles dans trois JO d’affilée, dans deux disciplines très différentes l’une de l’autre.

Quel type d’attachement avez-vous avec la ville de La Rochelle ?

Sarah : J’ai été élève du lycée Dautet où j’ai passé mes années de sport-études. Avec Charline, nous avons bénéficié du soutien financier et humain du Pôle France de La Rochelle, sans lequel nous n’aurions pas pu faire cette préparation olympique. Et puis, le maire Jean-François Fountaine et sa femme Claire, qui ont été régatiers de niveau international, ont toujours cru en nos chances de médailles...

Charline : C’est clairement mon port d’attache. Je suis arrivée à La Rochelle à l’âge de 17 ans, il y a donc très longtemps. J’ai énormément navigué sur ce plan d’eau. Pour parvenir au plus haut niveau, j’ai aussi bénéficié pendant toutes ces années des bonnes infrastructures nautiques d’ici et de l’aide de personnes expertes pour me préparer dans les meilleures conditions.

 

Propos receuillis par Yann Vrignaud / Publication : 29 août 2024

Publié le : 29 août 2024

Dernière mise à jour : 29 août 2024