Lucie Raulin

Publication : décembre 2023 / Texte : Elian Da Silva Monteiro / Photo : © Julien Chauvet

Et il y a matière à faire. Aussi, dès l’obtention de son diplôme en gestion et management public territorial, elle s’engage. Car c’est sous le sceau de l’engagement qu’elle place sa mission, assurant que, plus que le poste, ce qui compte ce sont les réalisations. Installée depuis août, elle est déjà dans l’action.

La Rochelle, pourquoi ?

J’étais en veille depuis plusieurs années car je souhaitais me rapprocher de ma famille qui vit en Gironde. J’avais identifié un certain nombre de villes et de postes intéressants. La Rochelle était ma n°1 pour son cadre de vie exceptionnel, son fort investissement en faveur de l’écologie et parce que la solidarité est le premier engagement du plan de mandature porté par la municipalité. Alors quand j’ai vu l’annonce, je me suis dit « C’est maintenant ou jamais ! ».

J’ai par ailleurs des souvenirs en Charente-Maritime. Tous les ans je passais l’été à Soulac-sur-Mer, et on allait souvent sur l’île d’Oléron ou à Mornac-sur-Seudre. C’est un territoire qui me plait beaucoup. Et puis il y a l’intérêt du poste, évidemment. J’aime les défis…

Il y en a à relever ?

Comme 80 % des CCAS gérant des services d’aide à domicile et des EHPAD, ce CCAS connait des difficultés financières en raison de l’augmentation importantes de ses charges.

Alors la question est la suivante : comment, tout en redressant la situation financière, maintenir à la fois des tarifs accessibles aux plus fragiles, une qualité de l’offre de service et de vie au travail pour les salariés permettant de réduire l’absentéisme ? Un plan d’action est pour cela en cours d’écriture et différents leviers sont d’ores et déjà identifiés.

Le CCAS de La Rochelle présente-t-il ses spécificités ?

Les CCAS sont dotés de compétences obligatoires et les communes peuvent décider de leur confier, à titre volontariste, des activités complémentaires. Celui de La Rochelle, qui compte environ 500 agents, assure des missions importantes dans le champ du maintien de l’autonomie des seniors : il gère un service d’aide à domicile, un service de soins infirmiers à domicile, quatre EHPAD, trois résidences autonomie et un service d’info et d’accompagnement ; il accueille aussi tous les rochelais, les renseignent et les orientent, peut octroyer des aides financières, dispose de sa propre épicerie sociale, porte des dispositifs innovants s’adressant aux jeunes ou concernant le champ du logement, notamment en faveur des femmes victimes de violences. Il s’est également doté d’un service spécifique s’adressant aux personnes en situation de handicap.

Qu’allez-vous amener à cet établissement ?

Je compte m’appuyer sur mon expertise dans le champ des politiques sociales, mes compétences en gestion et en management, mon expérience de travail avec les autorités de tarification que sont le Département et l’Agence Régionale de Santé et mon effort permanent de pédagogie, par exemple expliquer aux élus des situations complexes.

La définition d’un nouveau système de pilotage est par ailleurs en cours d’élaboration pour garantir aux partenaires la plus grande transparence et une rigueur de gestion.

Vivez vous votre choix de l’action sociale comme un engagement ?

Après mes études, j’ai souhaité m’engager. Je suis repartie en Afrique dans le cadre d’un volontariat international puis pour le ministère de la coopération. Quand j’ai intégré la fonction publique territoriale il y a toujours eu une dimension sociale dans ce que j’ai fait.

Oui c’est un vrai engagement. Un engagement de soi, et c’est très prenant.

Que vous a appris ce parcours sur l’humain, plus généralement sur la société ?

Je pense qu’il y a chez l’être humain une vraie capacité de résilience et je crois beaucoup en l’accompagnement des personnes vers l’autonomie. Ce principe me guide aussi en tant que directrice d’établissement.

À mon sens, tout problème a une solution à partir du moment où il y a du respect entre les personnes et où l’on se base sur des faits, sur un état des lieux objectivé.

Et en dehors de ça vous aimez ?…

Marcher. J’ai vécu longtemps dans les Pyrénées-Orientales et en Isère, j’adore la montagne, en prendre plein la vue.

Mais ici, vous êtes au degré zéro de l’altitude…

J’aime aussi marcher en bord de mer, j’adore l’océan, les sports de pleine nature, nager et randonner à cheval.

Des passions culturelles ?

Côté musique, j’ai des goûts très éclectiques mais je reviens toujours aux musiques noires : je suis très blues, jazz, soul. J’aime beaucoup la guitare et en particulier, tous les King : B.B, Albert, Freddie…

Sinon, j’adore cuisiner, pas par mode mais par goût… L’alimentation, c’est très important pour moi. Ce qui m’intéresse quand j’arrive sur un territoire c’est de découvrir les produits locaux, les méthodes de production, les artisans, les marchés. Ici ce qui va m’inspirer, ce sont les produits de la mer et je me suis déjà fait une petite liste de producteurs…