Honneur et Patrie : la Résistance s’organise à La Rochelle

En 1942, le mouvement « Honneur et Patrie », créé à l’initiative de Léopold Robinet, aux côtés de personnalités rochelaises engagées comme Edmond Grasset et Raymond Bouchet, donne un nouveau souffle à la lutte. La mission de ce mouvement, dont le nom est inspiré de celui d’une émission de la BBC, est de recueillir et de transmettre toutes les informations concernant les activités de l’occupant allemand. Avec le ralliement du commandant Eugène Lisiack, officier en retraite membre du réseau Centurie, Honneur et Patrie s’investit à partir de 1943 dans des actions militaires.

En septembre 1943, une vague d’arrestations menée à La Rochelle et Rochefort vient donner un coup d’arrêt au mouvement. Les membres d’Honneur et Patrie sont interrogés et torturés, avant de subir un simulacre de jugement à Bordeaux au début du mois de décembre. Vingt-deux condamnations à mort sont prononcées. Vingt personnes sont exécutées le 11 janvier tandis que Louis Prunier, dernier prisonnier membre du mouvement, est abattu à son tour le 1^er février 1944. Edmond Grasset, en fuite à Paris et condamné par contumace, est abattu par la Milice le 8 mai 1944.

Un monument vient rappeler aujourd’hui le sacrifice des résistants rochelais. Située à proximité du casino, cette stèle est frappée de la mention « Résistance — 1940-1945 — Forces françaises libres — Résistance intérieure », affiche l’appel du 18 juin 1940 du Général de Gaulle et une croix de Lorraine. Une occasion offerte à tous les Rochelais et visiteurs de la ville qui passent devant ce mémorial de se souvenir et de rendre hommage aux femmes et hommes qui ont lutté pour la liberté.

De nombreuses rues, artères, places et autres bâtiments de La Rochelle portent le nom de résistants qui se sont illustrés durant l’occupation de la ville. Voici une liste indicative de ces résistants rochelais classée dans l’ordre des décisions de baptême prononcées par le Conseil Municipal :

• 8 mars 1945 : Louis Prunier (quai) ; Joseph Camaret (quai)
• 30 mars 1945 : Léonce Vieljeux (rue)
• 20 septembre 1948 : Raymond Bouchet (groupe scolaire) ;  Marius Lacroix (rue) ; Georges Emonin (rue) ; Louis Durand (quai) ; Edmond Grasset (avenue) ;  André Sautel (boulevard) ;  Emile Normandin (rue)
• 29 novembre 1948 : Lieutenant-colonel Bernier (avenue)
• 11 mars 1949 : Léopold Robinet (rue) ; Commandant de la Motte-Rouge (place)
• 25 mai 1954 : Colonel Victor Ménard (avenue)
• 28 septembre 1956 : François Bureau (rue) ;  Annette Epaud (square) ; Jean Libot (rue) ; Paul Guérit (rue) ; Raymond Badier (rue)
• 5 novembre 1962 : Maurice Sacré (rue)
• 18 novembre 1963 : Commandant Fillol (rue) ; André Gabaret (rue)
• 29 février 1972 : Adolphe Privé (rue) ; Victor Péchon (rue) ; Christian Pellereau (rue) ; Franck Gardes (rue)
• 28 juillet 1972 : Henri Bassé (rue) ; Georges Dupouy (rue)
• 30 mars 1973 : Frank Ancelin (rue)
• 23 septembre 1974 : Fernand Aunis (rue) ; Pierre Roche (rue) ; Maurice Giraud (rue)
• 29 mars 1975 : Etienne Girard (rue)
• 5 avril 1976 : Fernand Guillon (rue)
• 25 juin 1982 : Henri Gayot (square)
• 25 juin 1982 : stade Armand Bouffénie 
• 15 janvier 1990 : [Pierre] Ruibet - [Claude] Gatineau (square)
• 14 février 1994 : Gaston Perrier (rond-point)
• 28 avril 2003 : Docteur Daniel Planet (avenue)
• 22 novembre 2004 : Jeanne et Louis Berthoud (Maison des associations)
• 28 février 2005 : Henriette Bouchet-Pelletier (promenade)
• 27 février 2006 : Docteur Daniel Planet (impasse)
• 29 janvier 2007 : Odette Gorin (rond-point)
• 7 juillet 2008 : Jean Aumonnier (rond-point)
• 16 octobre 2017 : Joffrette Renault (rue) ; Hélène Nebout (rue) ; Jean Matifas (rue)
• 17 juin 2019 : Etiennette Gallon (rue)
• 17 février 2020 : Jeannine Guillaud dite Myosotis, Abbé Hurst, Marthe Pineau...Réseau Alliance (rues)