FAQ sur l'arbre en ville
Combien d'arbres sont plantés à La Rochelle, pourquoi certains sont coupés, pourquoi certaines zones n'en possèdent pas... toutes les questions que vous vous posez sur les arbres ont leur réponse dans cette Foire aux questions.
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Quelle est la durée de vie d’un arbre en ville ?
La longévité des arbres est très variable selon les essences. Cela peut aller de 40 à 50 ans pour les fruitiers à plusieurs siècles pour les chênes.
Le plus vieil arbre de La Rochelle est un chêne vert de 300 ans visible à côté du Casino du Mail. Pour une même essence, la longévité est également dépendante du site de plantation. Ainsi, on estime que la durée moyenne de vie d’un arbre en ville est de 40 ans car la ville n’est pas le milieu de prédilection de l’arbre : mauvaise qualité des sols, présence d’eau aléatoire, développement contraint par la taille des fosses de plantation et la présence de bâti, présence de réseaux, travaux de renouvellement de la ville…
Il faut garder en mémoire que l’on a commencé, historiquement, à planter des arbres en ville seulement à partir du XIXe siècle, avec les premières avenues et le développement des parcs d’agrément. L’arbre en ville est donc arrivé dans un milieu déjà très contraint, qui impacte son espérance de vie.
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Pourquoi n’y a-t-il pas plus d’arbres en ville ?
Une raison est que la ville s’agrandit et qu’en conséquence, le foncier disponible pour installer de la végétation se raréfie. L’arbre doit se faire une place dans un milieu extrêmement contraint, en surface, en hauteur, et sous terre.
Un arbre, pour se développer, doit pouvoir étendre largement ses racines. Or, en ville, il faut tenir compte de la présence souterraine de caves et de galeries, et de réseaux de gaz, d’eau potable, d’assainissement, des eaux pluviales, de l’électricité, de la fibre, etc.
En surface, il faut en outre que la présence de l’arbre n’empêche pas l’activité, la circulation piétonne, cycliste, automobile, les terrasses, les marchés, la circulation des bus, les transports exceptionnels, la sécurité etc. Les espaces disponibles, sur et sous terre, pour planter des arbres ne sont donc pas extensibles mais désormais dans chaque aménagement urbain est étudiée la possibilité de planter des arbres, des arbustes, des plantes grimpantes ou tapissantes ou de pieds de mur, en cherchant à agrandir la surface de sol perméable. Le parvis de la gare par exemple n’avait jamais été planté dans les 100 premières années de son existence, et c’est maintenant chose faite avec des arbres de grand développement qui ombrageront significativement l’espace d’ici quelques années.
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Pourquoi n’y a-t-il pas davantage d’arbres sur les places de la ville, y compris dans des bacs ?
Les places sont en cœur de ville et sont parmi les espaces les plus contraints. On plante toutefois quand c’est possible, comme sur la place de l’Hôtel de Ville ou la place de la Fourche.
Un arbre en bac peut être un élément de décor ponctuel, pour des événements notamment, mais ce n’est pas une solution pérenne. Un arbre n’est pas fait pour vivre dans un bac, leur entretien nécessite une main d’œuvre conséquente pour un résultat très modeste. De plus, cette pratique amène d’autres problèmes : en période de sécheresse et de restriction d’eau, par exemple, on pourrait être contraint de ne plus arroser ces arbres « hors-sols », qui dépériraient étant incapables de puiser seuls d’autres ressources. Ce serait contre-productif et non durable.
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Combien ça coûte de planter un arbre ?
À ce jour en 2024, la Ville consacre 250 000 € par an en moyenne pour la plantation d’arbres, cimetières compris.
Le « coût » d’un plant est très variable et peut aller de quelques euros (pour les jeunes plants et baliveaux) à plusieurs centaines, voire milliers d’euros, en fonction de l’essence et de la taille de l’arbre. La plantation est aussi prise en charge par la collectivité, par les services de la ville pour environ un quart des 400 à 500 arbres plantés chaque année, et le reste par entreprise.
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Pourquoi coupe-t-on certains arbres en ville ?
La ville cherche prioritairement à maintenir les arbres sur site et si possible à prendre des mesures permettant de les conserver : allègement du houppier, haubanage, étayage... L’élagage ou l’abattage d’un arbre est avant tout réalisé pour des questions de sécurité publique qui relève de la responsabilité pénale du Maire. Les arbres morts, les arbres devenus dangereux ou en voie d’être dangereux font l’objet d’une vigilance particulière. On ne peut pas se permettre d’attendre qu’un accident survienne.
Le renouvellement d’arbres peut également être décidé parce que la ville elle-même évolue : nouveaux usages, nouveaux réseaux, nouveaux aménagements. Des remplacements sont alors réalisés en compensation des arbres qui ne peuvent pas être conservés, en appliquant un principe de replantation pour qu’à l’échelle du quartier le nombre d’arbres plantés soit supérieur à ceux qui sont supprimés.
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Certains arbres sont déclarés malades mais ils continuent à faire des feuilles et à fleurir. Comment expliquer cela ?
Les maladies de l’arbre altèrent principalement leur résistance mécanique, leur solidité, mais ils restent vivants. La manière dont réagit l’arbre dépend de sa vigueur et du type de maladie. En cas d’infection sanitaire, le plus souvent c’est le tronc qui est attaqué et fragilisé, mais parfois il peut s’agir des branches ou des racines et cela ne se voit pas nécessairement.
Les techniciens savent repérer les premiers signes de maladie ou de sénescence. Par exemple, des « unités de croissance » annuelles moindres que les années précédentes, ou l’apparition de champignons sur l’écorce. L’arbre peut continuer à faire ses feuilles, voire ses fruits (moyen de survivre face aux attaques) mais cela n’empêche pas la maladie de gagner et de fragiliser l’arbre et de menacer la sécurité du public.
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Comment détermine-t-on qu’un arbre doit être coupé ?
Certains signes permettent de décider si un arbre est dangereux ou en voie de l’être :
- une quantité anormale de bois mort,
- une croissance annuelle anormalement faible voire arrêtée,
- un feuillage clairsemé et de couleur jaunâtre,
- des champignons apparaissent sur l’écorce, etc.
Ces signes ne veulent pas dire que la coupe sera automatique. Les agents savent évaluer chaque situation, selon l’essence de l’arbre, l’évolution plus ou moins rapide du défaut constaté, le risque potentiel et la situation de l’arbre (le danger n’est pas le même dans un parc, le long d’une avenue ou sur une place du centre-ville).
Certaines situations demandent parfois d’intervenir vite : si la pourriture est racinaire par exemple, c’est l’arbre entier qui menace de tomber. Dans ce cas, selon des critères de patrimonialité du sujet et d’avancement de la maladie, soit une expertise complémentaire est réalisée pour affiner le diagnostic, soit un suivi plus régulier est mis en place, soit l’arbre est abattu et son remplacement programmé pour la saison suivante de plantation.
Ce qui est parfois difficile à comprendre pour le grand public, c’est que les symptômes ne sont pas nécessairement visibles.
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Qui détermine qu’un arbre doit être coupé ?
La Ville dispose d’un service spécialisé et compétent dans la gestion de l’arbre urbain capable de réaliser les diagnostics des arbres, composé de 7 agents dont 4 élagueurs-grimpeurs professionnels certifiés pour la taille et le soin aux arbres.
Le service assure le suivi d’un patrimoine arboré de près de 45 000 arbres sur le territoire communal. Un système d’informations géographiques aide à l’inventaire cartographique et au suivi de ce patrimoine. En plus de l’entretien courant, les agents surveillent les arbres posant problèmes : branches cassées ou fragilisées, présence de champignons annonciateurs ou non de maladie, arbres empêchés dans leur développement, etc. Il est parfois fait appel à des experts extérieurs pour certaines situations particulières.
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À quoi sert de planter des arbres si l’on sait qu’ils vont mourir ou qu’ils sont potentiellement dangereux ?
La présence de l’arbre en ville apporte de nombreux bénéfices. Les arbres amènent de l’ombre, donc de la fraîcheur et du confort. On estime également qu’un arbre emmagasine l’équivalent de 25 kg de carbone par an et qu’il a la capacité de « fixer » les polluants. Les arbres sont donc des alliés naturels dans notre lutte contre les effets du changement climatique, en apportant des îlots ou des parcours de fraicheur. L’arbre en ville est évidemment un vecteur essentiel de biodiversité. Enfin et surtout, c’est un élément paysager indispensable qui contribue au bien-être et à la santé, ainsi qu’un organisme vivant, familier, avec lequel nous entretenons un rapport affectif.
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Pourquoi abattre des rangées entières d’arbres et pas seulement les arbres malades ou morts ?
Notre perception de l’arbre en ville a évolué. On a longtemps planté pour des seuls motifs d’ornementation, sans ne se soucier ni du bien-être de l’arbre, ni de l’évolution de la ville sur le long terme. C’est ainsi que des rangées d’arbres ont parfois été plantées dans des fosses de plantation qui se sont révélées trop petites en volume et en surface, sur-élevées par rapport à la voirie et déconnectées du ruissellement des eaux de pluie, avec des arbres peinant à atteindre leur plein développement.
Quand ces arbres entament leur sénescence, il peut arriver que l’on décide de remplacer tout l’alignement, pour replanter de nouveaux individus dans des fosses mieux conçues, dans un périmètre élargi, avec plus de surfaces perméables à la pluie. Ces replantations s’effectuant souvent lors d’opérations de renouvellement de voirie, espacées souvent de plusieurs décennies, il est plus cohérent de renouveler l’ensemble d’un alignement. C’est aussi une question de cohérence paysagère et c’est un choix de gestion responsable.
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Les changements climatiques ont-t-il un impact sur les plantations ?
Il faut préciser qu’avec le réchauffement climatique et les inondations les plantations d’arbres deviennent de plus en plus contraintes. En effet, en pépinière française les arbres souffrent de la chaleur et du déficit hydrique en été, et avec le manque de froid ils tardent à perdre leurs feuilles ce qui retarde leur transplantation et expédition vers les sites de plantations.
Ensuite la palette végétale est à adapter car, face à ces extrêmes, les arbres en limite sud d’aire de répartition à La Rochelle se trouvent désormais dans des conditions plus compliquées, souffrent et ont leur durée de vie diminuée (hêtre, charme). Ces essences qui n’ont plus d’avenir sur notre territoire ne sont plus plantées, d’autres sont privilégiées car plus adaptées aux nouvelles conditions climatiques, notamment dans la palette des essences méditerranéennes (micocoulier, chêne vert, etc.)
Quant aux tempêtes, chaque année elles déciment des arbres : environ 250 arbres tombés lors de la tempête Domingo de novembre 2023.
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Y a-t-il des périodes plus propices aux abattages et plantations d’arbres ?
On plante en hiver, entre novembre et fin mars, quand les arbres sont en « repos végétatif », ce qui facilite aux beaux jours leur bonne implantation. Pour l’abattage, tout dépend du danger pour les usagers : s’il y a un risque imminent, on coupera sans attendre. Si l’arbre présente un risque mais qu’il est à l’écart des zones fréquentées dans un parc par exemple, on pourra attendre davantage. La procédure d’abattage implique de prévenir les élus concernés, la mairie de proximité et, pour les cas les plus emblématiques, le comité de quartier.
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Pourquoi on n’attend pas que les arbres meurent « naturellement » ?
C’est parfois le cas : quand ils ne présentent pas de danger, on laisse certains arbres morts en place. C’est le cas dans les parcs de la Ville, par exemple, où certains individus morts sont maintenus en place, avec juste un périmètre de protection. Un arbre mort continue à abriter une vie très riche, avec des insectes, des chauve-souris, etc. C’est donc un vrai atout en terme de biodiversité. En revanche, un arbre mort en ville représente un danger pour les usagers, la voirie, les habitations. La décision de couper ou non un arbre mort est affaire d’évaluation des risques et de bonne gestion.
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Pourquoi on n’essaie pas d’étayer ou d’haubaner les arbres plutôt que de les couper ?
On le fait quand c’est possible et pertinent. De nombreux arbres dans les parcs de la ville ont été étayés, avec des poteaux en chêne qui les soutiennent. Cela permet de conserver l’arbre, de sécuriser le site dans un secteur qui se prête à l’installation des étais et qui n’est pas considéré comme dangereux. On réfléchit systématiquement à ces structures quand les arbres ont une valeur paysagère ou patrimoniale importante. En cœur de ville, ou le long d’une avenue, c’est évidemment plus compliqué. Il faut de l’espace pour étayer efficacement et il ne faut pas que la structure mise en place génère plus de problème qu’elle n’est censée en résoudre.
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Pourquoi ne replante-t-on pas « à l’identique » ?
Un bon principe de gestion consiste à planter « le bon arbre au bon endroit ». Quand on est amené à renouveler un arbre, on tient compte des nouveaux usages urbains (nouvelles constructions, nouveaux arrêts de bus, pistes cyclables, etc.) et du volume dont disposera l’arbre pour se développer. Par exemple, à proximité des bâtiments, on privilégie des arbres caducs afin de ne pas ombrager les fenêtres l’hiver. C’est ainsi qu’on ne plantera plus de fruitiers en bord de voirie, ou d’arbres qui nécessitent des tailles trop fréquentes. On tient compte aussi du changement climatique : certaines essences, comme le hêtre ou le charme, ne s’adaptent plus sous nos latitudes, et on va privilégier une palette plus « méditerranéenne » (micocouliers, chênes verts, érables de Montpellier, camphrier, etc.). On cherche également à diversifier la palette d’essences utilisées pour éviter les maladies. Dans un alignement de voirie « traditionnel », la présence d’une seule essence fragilise les sujets en cas d’attaque de pathogènes : c’est alors l’alignement complet qui est menacé. C’est pour cela que désormais les plantations d’alignement sont réalisées avec deux ou trois espèces mélangées en alternance tout en conservant une trame paysagère qui accompagne la voirie.
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On remarque moins les arbres plantés que les arbres abattus. Où sont ces nouveaux plants ?
Un arbre occupe une place singulière dans notre paysage et dans notre quotidien. On remarque tout de suite quand un arbre est coupé, surtout qu’il s’agit souvent d’individus adultes, présents depuis de longues années dans un quartier. À proportion, de jeunes arbres encore frêles plantés l’hiver, sans feuillage passent relativement inaperçus. Il faut donner du temps au temps et laisser le cycle des saisons donner un peu d’envergure à ces nouveaux venus.
Par exemple, début 2024, 20 nouveaux arbres ont été plantés avenue de Colmar, entre la gare et l’Aquarium tout en préservant sur place les 12 cerisiers fleurs car le projet du profil de voie permettait de préserver leur système racinaire. Et aussi, 7 arbres rue Rambaud, 80 sur le boulevard Cognehors (50 en 2022, 30 en 2023), 27 à Port-Neuf le long de la nouvelle promenade littorale, 52 dans le cimetière de Saint-Éloi, 22 à celui de La Rossignolette, 16 le long des avenues Guiton et Coligny, 25 aux Minimes, plus de 50 dans les parcs de la Ville… En tout, 256 arbres ont été renouvellés, 327 arbres ont été nouvellement plantés, soit un total de 583 arbres pour l’hiver 2023/2024.
De plus, à Villeneuve les Salines, un corridor écologique a été prolongé autour de la piste de roller avec la plantation avec les écoliers de 3600 jeunes plants, futur bosquet qui servira de refuge de biodiversité.
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Les particuliers peuvent-ils être obligés par la Ville de couper, voire d’abattre un arbre sur leur terrain ?
Les seuls cas où la mairie peut être amenée à solliciter la taille d’arbres chez un particulier sont les cas où l’arbre présente une gêne ou un danger sur le domaine public.
Les particuliers sont responsables des arbres présents sur leur parcelle et sont libres d’en disposer, sauf pour les arbres classés ou remarquables pour lesquels il est nécessaire d’obtenir une autorisation d’urbanisme avant intervention. Ceci ne concerne pas les conflits de voisinage entre particuliers, qui ne concernent pas la mairie.
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Un particulier peut-il effectuer lui-même des petites tailles sur des arbres sur le domaine public, s’il y a un risque ou une gêne par exemple ?
Non, en aucun cas, même pour des coupes qui pourraient paraître « anodines ». En cas de danger, les riverains sont invités à déposer toute demande d’intervention sur des arbres via le portail citoyen de la Ville. Seuls les élagueurs municipaux, ou une société dûment mandatée par la Ville, sont habilités à effectuer des travaux, qui imposent expertise, savoir-faire et sécurité. En cas de taille ou d’abattage, la Ville porte plainte et demande systématiquement l’application du « barème national de l’arbre » qui estime la valeur patrimoniale d’un arbre selon des critères d’âge, de rareté de l’essence, de localisation, de préjudice esthétique, etc. La valeur estimée d’un arbre peut ainsi aller jusqu’à plusieurs dizaines de milliers d’euros.
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Un particulier peut-il solliciter de l’aide ou des conseils auprès des services de la Ville pour savoir si ce qu’il convient de faire avec ses arbres ?
Non, le service ne peut pas matériellement prodiguer des conseils aux particuliers. Les seuls cas où il peut le faire concernent les arbres protégés dans des espaces boisés à conserver et les arbres remarquables. Les particuliers sont invités à se rapprocher des entreprises spécialisées dans la taille et l’entretien raisonné des arbres. En effet, naturellement les arbres n’ont pas besoin d’être taillés, et toute intervention occasionne des blessures qui peuvent être des voies d’infection par des pathogènes pouvant accélérer le dépérissement ou rendre l’arbre dangereux. Pour la bonne santé des arbres, les interventions ne doivent donc être réalisées que pour satisfaire aux contraintes d’usages et de limite de propriété le cas échéant.
Dernière mise à jour : 15 mai 2024