Valérie Bénéat-Marlier

C’est « Un café avec » mais… sans café ! La nouvelle directrice du Groupe Hospitalier Littoral Atlantique était à l’Hôtel de Ville mi-juin pour notre magazine – et un peu aussi pour rencontrer le maire, aborder déjà les dossiers en cours. En poste à la direction de l’EPSM1 de Lille-métropole et agglomération lilloise et de Val de Lys-Artois, elle allait prendre ses fonctions à La Rochelle le 7 août.

Publication : septembre 2023 / Texte : Elian Da Silva Monteiro / Photo : © Julien Chauvet

Voici donc Valérie Bénéat-Marlier telle qu’elle se présente. Regard bleu océan d’une femme assurément bretonne, exigeante dans l’exercice de sa fonction et dans l’intérêt général. Elle souhaite le meilleur en matière de santé publique pour le territoire, les habitants, les patients.

Vous avez candidaté à La Rochelle, et La Rochelle vous a choisie… Qu’est-ce qui a été déterminant, selon vous ?

Il y a le parcours, je suppose. Je connais bien toutes les activités médecine, chirurgie, obstétrique qui sont les dominantes de ce groupe hospitalier. C’est à partir des entretiens et de la façon dont les choses ont été perçues par les responsables, maire, médecins, ARS, etc. que le choix est fait. À ce niveau de compétition, on a tous de beaux parcours à présenter, très diversifiés. Il y a donc le parcours et après le ressenti, la personnalité, le caractère, la capacité à travailler ensemble. La Rochelle est attractive et c’est un très beau groupe hospitalier avec beaucoup de projets. Nous étions exceptionnellement nombreux, 30 candidats au départ.

Et combien de femmes ?

Trois ! Plus on monte dans la hiérarchie des postes à responsabilités, moins il y a de candidatures féminines, malheureusement…

Quel sera votre rôle dans la mise en oeuvre du contrat local de santé récemment signé ?

Le CLS est très important. L’intérêt sera de travailler sur l’ensemble du territoire avec l’ensemble des partenaires, notamment la médecine de ville pour déterminer les filières et favoriser l’accès aux soins pour tous, c’est l’ADN du service hospitalier public : tout ce qui tend à mailler le territoire pour apporter le plus juste soin au meilleur moment pour les patients.

Dans quel état d’esprit, professionnel et émotionnel, est-on à la veille de prendre en main un nouvel établissement ?

C’est une double aventure, professionnelle parce que je prends les rennes d’un groupe important, très ancré dans son territoire, et parce que je change de région après avoir fait toute ma carrière dans les Hauts-de-France. C’est très enthousiasmant. J’avais aussi postulé à Lorient où j’ai été retenue. Lorient c’est la Bretagne, la Bretagne c’est mes origines, il y a eu hésitation mais pas très longtemps. J’ai préféré La Rochelle.

Il y a une particularité rochelaise de l’hôpital public ?

L’importance des liens avec Rochefort, et la nécessité de faire entrer dans l’équation de la construction du nouvel hôpital les coopérations avec Rochefort. Nécessité aussi de tisser plus de liens avec le groupe hospitalier de Saintes. L’originalité de La Rochelle, c’est la chance d’avoir un groupe très attractif. Je viens d’une région où il y a des vacances de postes considérables avec parfois des mises en péril de disciplines complètes. Pour les prises en charges, c’est très compliqué. À La Rochelle on a un tout autre niveau d’attractivité médicale qu’il faut continuer à entretenir et développer. La qualité de vie y est aussi pour beaucoup.

Le projet de nouvel hôpital est un dossier important. Vous en couperez le ruban inaugural ?

J’espère. Ce projet est en enjeu majeur pour la population, la ville et le territoire. Il est désormais indispensable de disposer d'un établissement moderne, totalement adapté aux attentes des patients et aux évolutions des pratiques médicales et soignantes. Ce projet devra concilier les logiques de proximité et de structurations efficientes des filières de soins sur le territoire, en partenariats avec les autres acteurs de santé dont la médecine de ville. Il conviendra également de prévoir en amont de l'opération de construction les possibilités de modulation et d'extension car nous allons construire pour aujourd'hui mais aussi pour les cinquante prochaines années ! Couper le ruban inaugural, c'est notre souhait à tous et il faut donc commencer dès demain !

Justement, parlons bâtiment : vous avez débuté en directrice des travaux à l’hôpital de Roubaix. Quelle pierre apporterez-vous à celui de La Rochelle ?

Ce qui m’intéresse ici c’est moins les murs que tout le travail préparatoire avec les équipes médicales pour être dans une organisation la plus efficiente possible pour les patients.

Quel bilan tirez-vous de votre expérience au ministère de la fonction publique ?

Très intéressante, j’en retiens les aller-retour pertinents entre politiques et administration pour faire évoluer le statut et des conditions de travail des professionnels fonctionnaires, toujours en fonction des besoins des usagers.

En dehors de votre bureau de direction, qui êtes-vous ? Où sont vos loisirs, vos lectures par exemple ?

Je l’ai dit je suis bretonne, née à Vannes, presque aussi belle que La Rochelle ! J’ai toujours lu beaucoup, un peu de tout, des polars nordiques que j’alterne avec le roman français, en ce moment “Connemara” de Nicolas Matthieu. Et j’essaie de faire un peu de sport, footing, piscine. Mais pas de rugby (rires… c’était la veille de la finale du Top14) ça c’est pour mon fils qui est en sport études. J’ai un métier très particulier, quand on est directeur d’hôpital ce n’est pas parce qu’on a fini sa journée qu’on n’y pense plus. On est très engagé. Mais ce n’est pas une fatalité, c’est un choix dans lequel je me réalise.

Que vous souhaite-t-on après la bienvenue ?

Le meilleur pour le groupe hospitalier. Et pouvoir amorcer rapidement le projet de nouvel hôpital parce qu’il est attendu par beaucoup.

Repères

  • 1971 : naissance à Vannes, scolarité à Sarzeau puis Saint-François-Xavier (Vannes) et hypokhâgne scientifique
  • 1993 : diplômée de Science Po Grenoble
  • 1996 : école Nationale de Santé Publique (aujourd’hui EHESP) ; diplômée en 1998
  • Avril 1998 : début de carrière dans la fonction publique hospitalière au CH de Roubaix, direction des services techniques, travaux et constructions 
  • 2002 : directrice des finances et du contrôle de gestion (CH Roubaix)
  • 2006 : directrice RH et des affaires médicales de l'EPSM de l'agglo lilloise
  • 2010 : directrice adjointe RH, affaires médicales et stratégie au CH de Montreuil-sur-Mer (Pas-de-Calais)
  • 2012 : chef de Pôle RH et Relations Sociales, CHU Amiens
  • 2016 : conseillère fonction publique hospitalière au sein du cabinet d’Annick Girardin
  • 2017 : direction de l’EPSM Lille Métropole et de l’EPSM des Flandres
  • 2019 : directrice de l’EPSM de l’agglomération lilloise puis en 2021 de l'EPSM Val de Lys-Artois.
  • Septembre 2022 : directrice des EPSM de Lille-Métropole, de l’agglo lilloise et Val de Lys-Artois
  • 7 août 2023 : prise de fonction à la tête du Groupe Hospitalier Littoral Atlantique
  • … et deux enfants : Marylou 19 ans et Pierre 16 ans.

Dernière mise à jour : 04 décembre 2023

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